On the road again !

Chemin en pleine nature, Griffith

Voilà près de 3 semaines que je suis à Sydney. J’ai été plutôt chanceux en terme de travail la première semaine mais la situation a un peu changer les deux semaines suivantes. Très difficile de trouver un job sur Sydney, beaucoup de backpackers doivent attendre près d’un mois avant de trouver un travail. Je ne suis donc pas à plaindre avec mes 6 jours de travail en 3 semaines. Néanmoins, ne pas avoir de travail régulier dans la deuxième ville la plus chère du monde (selon une enquête parue la semaine dernière), devient assez vite délicat côté porte monnaie. En toute franchise il me tarde également de quitter la ville pour voir un peu l’outback, la campagne, la vraie Australie en somme.

Mais pour cela il me faut une voiture. J’arrive à motiver deux autres français pour acheter une voiture à trois et partager l’essence. Le deal est simple on achète une voiture pour quitter Sydney et trouver un travail de FruitPicking dans la campagne. On travaille deux mois, on met des sous de côté et après chacun fait son road trip comme bon lui semble.

Sans trainer la Ferrari est achetée, Ford Falcon break, moteur 4L, livrée avec 2 ballons de foot, matelas gonflable, GPS, réchaud, sac de couchage et une cassette d’Eddy Mitchell … (non je déconne pour la cassette).

Moi et la Ferrari

Nous voilà sur la route direction Griffith, une petite ville de 16 000 habitants à 600 km de Sydney. Il y a pas mal de fruits dans le coin, Oranges, Cerises, Raisins donc potentiellement du travail dans les jours à venir.

Une auberge en pleine nature

Un de mes compères a eu la bonne idée de jeter un œil à son Lonely Planet et de nous dégoter une excellente adresse pour passer la nuit. Arrivé sur place je suis tout de suite conquis par l’endroit. Pile ce qu’il me fallait après Sydney.

Jardin autour de l’auberge

Les deux chevaux de l’auberge

La vue de ma chambre au petit matin

Du calme, de la nature, une auberge de caractère en bois et un propriétaire, Brad, toujours à 100 à l’heure qui cumule cinq métiers avec entre autre fermier, gérant d’agence d’intérim et autres bricoles, beaucoup de bricoles. En un mot le type parfait pour nous trouver du boulot. Nous sommes le vendredi soir, Brad nous dit qu’il aura sans doute du boulot lundi. La simple nuit pourrait bien se transformer en une semaine.

Manon des sources

Dimanche soir Brad passe en coup de vent à l’auberge. Il a un job, poser des tuyaux d’irrigation pour le lendemain. Un nom, un numéros et une esquisse de plan grifoné sur une feuille de papier et le voilà déjà reparti. Un job, on est trois. On tire à courte paille. Je gagne. Il est 21h, le rendez-vous est à 7h le lendemain. Je me prépare à me coucher lorsque l’une des Irlandaises qui est avec nous dans l’auberge reçoit un message de Brad : « Dis au Français de prévoir un oreiller et une couverture pour demain. Une grande bouteille d’eau ne serait pas une mauvaise idée non plus ». Qu’est ce que c’est que ce guet-apens encore… je me couche avec une pointe d’inquiétude mais surtout avec le pressentiment que je vais vivre une sacrée expérience.

Réveil 5h, mon polochon sur le dos, je profite de mon réveil matinal pour savourer le levé du soleil, le petit plaisir quand on se lève tôt, tout simplement magnifique.

Levé de soleil

Direction ensuite le premier point de rendez-vous en ville, là un employé d’une autre entreprise qui fait le même trajet doit m’amener à une heure de route vers le second point de rendez-vous. Les types de l’entreprise m’expliquent que je vais aller dans le bush (le désert australien). Ils me demandent si j’ai une bonne crème solaire, un bon chapeau et des chaussures de sécurité. Je n’ai aucun des trois sur moi. L’un d’eux m’offre un chapeau et me demande si j’ai déjà vu le film « Wolf Creek » avant de rigoler. Pour info, Wolf Creek est un film australien qui retrace un fait réel, le rapt en 2001 d’un couple de touristes en Australie, Peter Falconio et Joanne Lees, victimes d’un tueur qui avait proposé de dépanner leur véhicule, tombé en panne, alors qu’ils parcouraient le bush en touristes. Falconio a été abattu, tandis que Lees a réussi à s’échapper. La référence à ce film n’est pas des plus rassurantes sachant que je vais passer une nuit dans le désert avec des inconnus. Mais bon tant mieux ça rajoute un peu de piquant. À peine le temps d’y penser que me voilà déjà dans le pick up avec un des employés direction Hillston une petite bourgade à une heure de route.

Dans la voiture le type me conseille de bien regarder où je mets les pieds dans le désert, parmi les dix serpents les plus dangereux au monde huit vivent dans le coin et en générale 40 minutes après la morsure le tour est joué. Je lui demande innocemment qu’est ce que je dois faire si jamais je me fais mordre. Il me dit en rigolant : « Ce que tu peux faire ?!  ben tu peux appeler tes parents et commencer à leur dire au revoir ». Ha ok … bon je vais tâcher de faire attention alors. Le type me dépose chez Lachy, le boss de l’irrigation, et s’en va.

Petit, dégarni, la quarantaine, Lachy est un peu brute de décoffrage au premier abord mais sympa. Il est complètement gaga de ses deux chiens Max & Molly. Lachy a beaucoup de mal à faire une phrase sans dire Fuck ou Fucking. On charge la remorque de matériels puis on part faire les courses. Saucisses, Steacks, jambon, fromage, tomates et pain de mie pour nous, pâté et lait pour Max et Molly. Ha oui j’oubliais, le loustic a aussi pris 15 Litres de bière pour nous deux, on part deux jours…  Ce bon vieux Lachy commence à me plaire. À peine démarré le pick–up ses chiens surexcités comme jamais, se mettent à sauter partout. Je deviens vite le canapé préféré de Max & Molly. Nous voilà parti cap plein Sud direction le bush.

L’endroit où j’ai travaillé deux jours

La route laisse vite place à la terre battue et l’outback australien prend toute sa mesure. Une heure de voiture, trois kangourous, deux gros lézards et six faucons plus tard nous apercevons un «oasis» ou plutôt un petit bois où de toute évidence il y a de l’eau. C’est là que se trouve la ferme de James, le fermier pour qui nous allons travailler. C’est également là que nous passerons la nuit.

Il est déjà midi, je mets mes affaires dans la chambre d’amis, je me fais un sandwich et monte dans le pick-up. On a du pain sur la planche. On se dirige vers un puit situé à 10 km de la ferme. Ha oui j’ai oublié de vous dire James, le fermier en question, a 15 000 hectares de terres et près de 40 000 têtes de bétail. C’est ce qu’on appelle une belle ferme. James a fière allure, chapeau de Cowboy, chemise à carreaux, jean avec couteaux accrochés à la ceinture et lunettes de soleil futuristes. En plus de cela il est super sympa, toujours un sourire et une petite blague.

Le job est simple, partir de la source puis creuser et installer 4 km de tuyaux pour alimenter une citerne d’eau que l’on installera 4 km plus loin pour créer un nouvel abreuvoir pour le bétail. Le travail est assez physique et la chaleur sèche du désert n’arrange pas la chose. Mon litre et demi d’eau ne met pas longtemps pour disparaître et je suis bientôt obligé de demander à Lachy si je ne pourrais pas l’aider à finir sa petite barrique d’eau. Lachy sait se faire plaisir, il s’était préparé 4 litres d’orangeade bien fraiche que je ne tarde pas à déguster. 18h, fin de la journée de travail, je suis épuisé. James a le sens du timing, c’est le moment qu’il choisit pour venir nous voir avec une glacière de bières bien fraiches. Son fils m’en propose une gentiment. Petit apéritif improvisé dans le Bush. Parfait.

L’oasis où j’ai dormi

Une fois rentré à la ferme à peine le temps de prendre une douche et de manger les burgers maisons que Lachy avait préparé que je suis au fond de mon lit prêt à dormir. Réveil réglé à 6h pour le lendemain.

La deuxième journée de travail est bien productive, on continue de raccorder puis d’installer l’énorme citerne. À 16h la mission est accomplie. Lachy est satisfait, James aussi, on a été rapide.

Petite photo avant de partir après deux jours dans le bush

Sur le chemin de la ferme pour charger nos affaires on croise le plus jeune fils de James, à peine 10 ans, au volant d’un gros pick-up, on ne voit pas sa tête mais on aperçoit seulement son chapeau de CowBoy qui dépasse. Sacrée famille. Lachy me regarde avec un grand sourire. On charge les affaires, on boit quelques bières pour marquer le coup on dit au revoir et on repart pour une heure de route dans le bush direction Hillston. Lachy me fait remarquer un gros serpent sur le chemin. Je ne suis pas mécontent d’être dans la voiture. On croise encore quelques kangourous mais aussi des autruches puis on arrive à Hillston devant la maison de Lachy.

Là m’attendent deux employés de l’entreprise de Griffith la ville où se trouve mon auberge. Après m’avoir amener deux jours plus tôt, deux autres employés super sympas me ramènent à mon auberge. À mi-chemin ils s’arrêtent dans un bar ancien s’acheter deux bières à emporter. Ils m’expliquent que le bar en question est réputé pour avoir le comptoir le plus haut du pays car il n’a pas été changé depuis l’époque où les pionniers australiens venaient boire leurs verres à cheval. L’anecdote me fait bien rire et en effet une fois rentré dans l’établissement le comptoir doit bien faire 1m70. On ne s’éternise pas et on reprend la route. À 21h je suis de retour à mon auberge bien fatigué mais ravi d’avoir pu vivre une telle expérience au cœur du bush australien. Des souvenirs plein la tête je ne tarderais pas non plus à dormir ce soir.

La suite des aventures très bientôt!

Written by Lény GOURVEN

Blogueur et Rédacteur Web, musicien, voyageur, fan d'histoire et de Sport. Je suis aussi intéressé par le Social Media, le SEO, et le Web marketing. Mon but : essayer d'être le plus passionnant possible!

This article has 2 comments

  1. Bruno

    récit très sympa et au moins toi tu tiens au courant ta famille ;-)
    Bruno le père de Valentin

  2. GUILCHET

    Eh oui, heureusement qu’il y a ce blog pour nous tenir au courant au fil des semaines des péripéties australiennes…
    Claudine, la mamm de Lény !

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